Depuis la fin de l’année 2016, l’UNFPA appuie techniquement et financièrement sept centres de prise en charge multisectorielle et intégrée des femmes victimes de violences.

Cet appui assuré dans le cadre d’un partenariat avec le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors et avec l’Union Européenne prend fin en Septembre 2019, après quoi les opportunités favorisant le bon fonctionnement de ces centres restent limitées.

A la lumière des engagements pris par l’Etat tunisien et de l’importance de l’expérience de ces sept projets pilotes qui ont offert des services à plus que 1300 femmes en 2018, la pérennisation de ces centres a été identifiée comme prioritaire. Une stratégie de pérennisation a été élaborée et validée au cours du 4ème trimestre 2018, et ce dans un processus participatif qui a inclus tous les partenaires. Ce travail a permis d’identifier un nombre d’axes stratégiques dont nous pouvons citer :

• •La mise en place d’un cadre réglementaire approprié qui régit leurs activités
• •Des scénarios de partenariats stratégiques avec le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors
• •Le développement de modèles stratégiques d’organisations de la société civile

Au cours de l’année 2019, l’UNFPA et ses partenaires vont mettre en œuvre les axes prioritaires de cette stratégie à travers des actions de plaidoyer et de renforcement de capacités.

En partenariat avec l’UNFPA, et dans le cadre du Programme Conjoint des Nations Unies pour l’amélioration de la prise en charge des femmes et des filles victimes de violences, le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors a mis en place un plan de renforcement des capacités des intervenantes des centres de prise en charge multisectorielle et intégrée des femmes victimes de violences et des écoutantes de la ligne verte.

Les formations tenues au quatrième trimestre de l’année 2018 ont été une occasion pour outiller 46 intervenantes des différentes régions en termes de prise en charge psychologique, d’orientation multisectorielle et d’orientation juridique conformément au cadre juridique tunisien en termes de droit privé et de violences faites aux femmes notamment la loi 58.

Les capacités des intervenantes ont également été renforcées pour une meilleure évaluation des risques encourus par les femmes victimes de violences et la mise en œuvre de plans de sécurité pour préserver leur intégrité physique et morale.

Dans le cadre du programme pour la promotion d’égalité entre les femmes et les hommes, le CREDIF, avec l’appui de l’UNFPA, a réalisé une étude qualitative sur « les représentations sociales des violences faites aux femmes chez les hommes, jeunes et adultes » dont les résultats étaient présentés le 28 Juin 2018.

Les résultats de l’enquête ont révélé que les violences que subissent les femmes proviennent de croyances, d’images et de représentations sociales, sources de justifications pour les hommes violents comme :

• •Le genre masculin est supérieur au genre féminin
• •Le genre masculin doit dominer le genre féminin
• •La modernité est une menace pour le genre masculin
• •Le genre masculin est en rivalité avec le genre féminin
• •La violence est une preuve de virilité masculine

Ce lien très fort entre la perception masculine de la femme et les violences que les hommes infligent aux femmes nécessite une intervention pour prévenir et combattre les idées discriminatoires à l’égard des femmes. Une femme n’est jamais responsable des violences qu’elle subit et rien ne peut justifier la violence.

Pour ancrer ces messages et transformer ces représentations sociales de la violence à l’égard des femmes, le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors et l’UNFPA ont lancé la campagne #Kifek_Kifha, le dimanche 25 novembre sur une durée de seize jours à l’occasion 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes.

Une campagne de sensibilisation multicanale déployée par le biais de l’affichage urbain dans la capitale ainsi que les régions de Sfax, Gafsa, Sousse, Kasserine, Kairouan et Jendouba, via des messages radio ainsi qu’une campagne digitale diffusée à travers les réseaux sociaux qui a pu toucher plus d’un million trois cent mille utilisateurs.