Janvier - Avril - 2017
Dr Anissa Bouasker intervenante
et organisatrice
Dans le cadre du CEC de victimologie et de psycho-criminologie de la Faculté de Médecine de Tunis, la société tunisienne de psychiatrie en partenariat avec l’UNFPA a organisé les 10 et 11 mars 2017 un séminaire sur la prise en charge des femmes victimes de violences fondées sur le genre.
L’atelier qui a eu lieu au complexe pédagogique de l’hôpital Razi de Tunis a réuni plusieurs intervenants et professionnels de santé inscrits dans le CEC. Il avait pour objectif d’initier les participants (psychologues, psychiatres, médecins, …) aux principes généraux d’accompagnement et prise en charge des femmes victimes de violences et d’ouvrir la discussion sur une approche multisectorielle en invitant des intervenants d’autres corps de métiers et structures (juristes, anthropologues, société civile …).
Cette démarche s’inscrit dans les efforts déployés afin d’intégrer davantage le concept du genre dans leurs démarches et les principes généraux de prise en charge des femmes victimes de violence dans les cursus universitaires ainsi que la formation continue des professionnels de santé.
La session d'ouverture de
la formation
Dans le cadre du Programme conjoint sur la prise en charge des femmes et des filles victimes de violence 2017-2018, l’Office national de la famille et de la population (ONFP) a organisé avec l’appui de l’UNFPA et de la délégation Wallonie-Bruxelles une session de formation de formateurs/trices sur les violences conjugales et intra-familiales (VCI). Cette formation a eu lieu à Tunis du 13 au 17 mars 2017 et a regroupé 25 participant-e-s issus de différentes structures régionales de l’ONFP, d’institutions et d’associations partenaires.
La session, assurée par 2 formatrices de l’Association Solidarité Femmes et refuge pour femmes battues (ASBL/Belgique), a traité des violences fondées sur le genre selon une approche systémique. Elle permis aux participant-e-s de renforcer leurs connaissances en matière de victimisation et de dévictimisation, de développer les outils nécessaires à l’évaluation des impacts des violences sur la santé physique et mentale des victimes et de mieux comprendre le cadre, les repères et les moyens d’intervention auprès des victimes.
Cette session de formation s’est inscrite dans un cadre global de renforcement de capacités des professionnels de la santé dans la prise en charge des femmes et des filles victimes de violences visant à améliorer les conditions de prise en charge dans les services de première ligne.
Dr Rey-Salmon
et l'équipe de
l'INJED à Tunis
Une mission d’évaluation de la réalisation d’un état des lieux sur les services de prise en charge des femmes et filles victimes de violences sexuelles en Tunisie a été organisée du 15 au 17 février 2017. Cette mission s’inscrit dans le cadre des travaux préparatoires menés dans le programme conjoint sur la prise en charge des femmes et filles victimes de violences développé par le système des Nations Unies en Tunisie et ses partenaires nationaux (Ministère de la Femme, Famille et Enfance, Ministère de la Santé, Ministère de la Justice, Ministère de l’Intérieur, Ministère des Affaires Sociales, société civile).
Cette mission lancée par l’Unité d’urgence médico-judiciaire (UMJ) - INJED de l’hôpital Charles Nicolle avec l’appui de l’UNFPA a été conduite par la consultante, Dr Caroline REY-SALMON de l’UMJ Hôtel Dieu à Paris. La consultante a effectué des visites au sein de l’unité INJED et dans les services de médecine légale d’hôpitaux des régions de Monastir et Mahdia. Elle a ainsi pu rencontrer les principaux acteurs de la prise en charge y inclus la médecine légale, la médecine d’urgence, le corps paramédical, la psychiatrie, la pédopsychiatrie, la psychologie, l’odontologie légale ainsi que le Délégué Général à la Protection de l’Enfance. La mission a aussi été l’occasion de partager l’expérience de l’UMJ de l’Hôtel Dieu à Paris.
La mission a permis d’établir un état des lieux sur les services de prise en charge des victimes de violences sexuelles en Tunisie, en particulier l’INJED, et de proposer des recommandations opérationnelles.